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un certain degré, supérieur au médique, moins sémitisé à son tour que le pehlvi, de sorte que le sang des futurs conquérants de l’Asie antérieure conservait, dans les plus nobles de ses rameaux du sud, un caractère assez arian pour expliquer la supériorité de ceux-ci.

Les Mèdes et surtout les Perses furent les successeurs de l’ancienne influence des Bactriens, qui, après avoir dirigé les premiers pas de la famille dans les voies du magisme, avaient perdu leur prépondérance d’une manière aujourd’hui inconnue. Les héritiers méritaient l’honneur qui leur échut. Nous venons de voir qu’ils étaient restés Arians, moins complets sans doute que les Zoroastriens du nord-est, et même que les Grecs, tout autant néanmoins que les Hindous de la même époque, beaucoup plus que le groupe de leurs congénères, déjà presque absorbé sur les bords du Nil. Le grand et irrémédiable désavantage que les Mèdes et les Perses apportaient, en entrant sur la scène politique du monde, c’était leur chiffre restreint et la dégénération déjà avancée des autres tribus zoroastriennes du sud, leurs alliées naturelles. Toutefois, ils pouvaient commander quelque temps. Ils étaient encore en possession d’un des caractères les plus honorables de l’espèce noble, une religion plus rapprochée des sources véridiques que la plupart des Sémites, aux yeux desquels ils allaient être appelés à faire acte de force.

Déjà, à une époque reculée, une tribu médique avait régné sur l’Assyrie. Sa faiblesse numérique l’avait contrainte à se soumettre à une invasion chaldéenne-sémite venue des montagnes du nord-ouest. Dès ce temps, des doctrines religieuses, relativement vénérables, se rattachent au nom de Zoroastre porté par le premier roi de cette dynastie ariane (1)[1] : il n’y a pas moyen de confondre le prince ainsi appelé avec le réformateur religieux ; mais la présence d’un tel nom, à la date de 2234 avant J.-C., peut servir à montrer que les Mèdes et les Perses du VIIe siècle conservaient la même foi monothéistique que leurs plus anciens ancêtres.

  1. (1) Lassen, Indische Alterth., t. 1, p. 753 et passim.