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Alains-Sarmates, touchaient à l’extrémité septentrionale de la mer Caspienne (1)[1].

On n’a pas perdu de vue qu’il s’agit ici de l’an 177 ou 200 avant J.-C. On a remarqué aussi que tous ceux des peuples blancs que je viens de nommer, quand ils ont pu se maintenir, ont fondé des sociétés : tels les Szou ou Khétas, les Ou-soun et les Yan-thsaï ou Alains. Je passe à une nouvelle considération qui se déduit de ce qui précède.

Puisque la race noire occupait, dans les temps primordiaux, et avant la descente des nations blanches, la partie australe du monde, ayant pour frontières, en Asie, tout au moins la partie inférieure de la mer Caspienne d’une part, de l’autre les montagnes du Kouen-loun, vers le 36° degré de latitude nord, et les îles du Japon sous le 4° à peu près ; que la race jaune, à la même époque, antérieurement à toute apparition des peuples blancs dans le sud, se trouvait avancée au moins jusqu’au Kouen-loun, et, dans la Chine méridionale, jusqu’au rivage de la mer Glaciale, tandis que, dans les pays de l’Europe, elle allait jusqu’en Italie et en Espagne, ce qui suppose l’occupation préalable du nord (2)[2] ; puisque, enfin, la race blanche, en apparaissant sur les crêtes de l’Imaüs et se laissant voir sur les limites du Touran, envahissait des terres qui lui étaient toutes nouvelles ; pour toutes ces raisons, il est bien évident, bien incontestable, bien positif que les premiers domaines de cette race blanche doivent être cherchés sur les plateaux du centre de l’Asie, vérité déjà admise, mais de plus, qu’on peut les délimiter d’une manière exacte. Au sud, ces territoires ont leur frontière depuis le lac Aral jusqu’au cours supérieur du Hoang-ho, jusqu’au Khou-khou-noor. À l’ouest, la limite court de la mer Caspienne aux monts Ourals. À l’est,



(1) Ritter, t. I, p. 1110 et 1114. — Les Kirghizes ont absorbé, à la fois, les Ting-ling et les Ha-kas.

(2) Les invasions dans l’ouest étaient extrêmement facilitées à la race jaune par la configuration du terrain. M. le baron A. de Humboldt remarque que, depuis les rives de l’Obi, par le 78° de longitude, jusqu’aux bruyères du Lunebourg, de la Westphalie et du Brabant, le pays offre exactement le même aspect, triste et monotone. (Asie centrale, t. I, p. 55.)


  1. (1) Ritter, t. I, p. 1110 et 1114. — Les Kirghizes ont absorbé, à la fois, les Ting-ling et les Ha-kas.
  2. (2) Les invasions dans l’ouest étaient extrêmement facilitées à la race jaune par la configuration du terrain. M. le baron A. de Humboldt remarque que, depuis les rives de l’Obi, par le 78° de longitude, jusqu’aux bruyères du Lunebourg, de la Westphalie et du Brabant, le pays offre exactement le même aspect, triste et monotone. (Asie centrale, t. I, p. 55.)