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États de l’Asie antérieure et la civilisation du Nil nous ont offert également l’application de la formule patriarcale. Les modifications qui y furent apportées à l’idée primitive se montrent non seulement très différentes de ce qu’on voit en Chine, elles le sont beaucoup aussi de ce qui s’observa dans l’Inde. Beaucoup moins libérale que dans ce dernier pays, la notion du gouvernement paternel était commentée par des populations étrangères aux sentiments raisonnables et élevés de la race dominante. Elle ne put être l’expression d’un despotisme paisible comme en Chine, parce qu’il s’agissait de dompter des multitudes mal disposées pour comprendre l’utile, et ne se courbant que devant la force brutale. La puissance fut donc, en Assyrie, terrible, impitoyable, armée du glaive, et se piqua surtout de se faire obéir. Elle n’admit pas la discussion et ne se laissa pas limiter. L’Égypte ne parut pas aussi rude. Le sang arian maintint là une ombre de ses prétentions, et les castes, moins parfaites que dans l’Inde, s’entourèrent pourtant, surtout les castes sacerdotales, de certaines immunités, de certains respects qui, ne valant pas ceux de l’Aryavarta, gardaient encore quelque reflet des nobles exigences de l’espèce blanche. Quant à la population noire, elle fut constamment traitée par les Pharaons comme la tourbe qui lui était parente l’était sur l’Euphrate, le Tigre, et aux bords de la Méditerranée.

La formule patriarcale, s’adressant à des nègres, n’eut donc affaire qu’à des vaincus insensibles à tout autre argument qu’à ceux de la violence, elle devint lourdement, absolument despotique, sans pitié, sans limite, sans relâche, sans restriction, si ce n’est la révolte sanguinaire.

En Chine, la seconde partie de la formule fut bien différente. À coup sûr, la famille ariane qui l’apportait n’avait pas lieu de se dessaisir des droits et des devoirs du conquérant civilisateur pour proclamer sa conclusion propre. Ce n’était pas plus possible que tentant ; mais la conclusion noire ne fut pas adoptée non plus, par cette raison que les populations indigènes avaient un autre naturel et des tendances bien spéciales.

Le mélange malais, c’est-à-dire le produit du sang noir mêlé au type jaune, était l’élément que les kschattryas immigrants