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Les deux plus célèbres sont les Yue-tchi et les Ou-soun. Ces deux peuples habitaient au nord du Hoang-ho, sur la limite du désert de Gobi (1)[1].

Venaient ensuite, à l’est des Ou-soun, les Khou-te (2)[2].

Plus haut, au nord des Ou-soun, à l’ouest du Baïkal, étaient les Ting-ling (3)[3].

Les Kian-kouans, ou Ha-kas, succédaient à ces derniers et dépassaient le Yénisseï (4)[4].

Enfin, plus au sud, dans la contrée actuelle du Kaschgar, au delà du Thian-chan, s’étendaient les Chou-le ou Kin-tcha, que suivaient les Yan-Thsai, Sarmates-Alains, dont le territoire allait jusqu’à la mer Caspienne (5)[5].

De cette façon, à une époque relativement rapprochée de nous, puisque c’est au IIe siècle avant notre ère, et après tant de grandes migrations de la race blanche qui auraient dû épuiser l’espèce, il en restait encore, dans l’Asie centrale, des branches assez nombreuses et assez puissantes pour enserrer le Thibet et le nord de la Chine, de sorte que non seulement le Céleste Empire possédait, au sein des provinces du sud, des nations arianes-hindoues immigrantes à l’époque où commence son histoire, mais, de plus, il est bien difficile de ne pas admettre que les antiques peuples blancs du nord et de l’ouest, fuyant la grande irruption de leurs ennemis jaunes, n’aient pas



(1) Ritter, Erdkunde, Asien, t. I, p. 433 et passim.

(2) Ritter identifie cette nation avec les Goths, et M. le baron A. de Humboldt accepte cette opinion. (Asie centrale, t. II, p. 130.) Elle ne me paraît cependant s’appuyer que sur une vague ressemblance de syllabes. – Les Ou-soun, vivant au nord-ouest de la Chine, sont signalés par Ven-sse-kou, le commentateur des Annales de la dynastie des Han, traduit par M. Stanislas Julien, comme étant un peuple blond « à barbe rousse et à yeux bleus. » Ils étaient au nombre de 120,000 familles. (A. de Humboldt, Asie centrale, t. I, p. 393.)

(3) Ritter, loc. cit.

(4) Les Ha-kas étaient de très haute taille. Ils avaient les cheveux rouges, le visage blanc, les yeux verts ou bleus. Ils se mêlèrent avec les soldats chinois de Li-ling, 97 ans avant J.-C. (Ritter, t. I, p. 1115.)

(5) Ibid. Les Chinois désignaient ces nations arianes, dont les traits différaient si fort des leurs, comme « ayant de longs visages de cheval. » (Asie centrale, t. II, p. 64.)


  1. (1) Ritter, Erdkunde, Asien, t. I, p. 433 et passim.
  2. (2) Ritter identifie cette nation avec les Goths, et M. le baron A. de Humboldt accepte cette opinion. (Asie centrale, t. II, p. 130.) Elle ne me paraît cependant s’appuyer que sur une vague ressemblance de syllabes. – Les Ou-soun, vivant au nord-ouest de la Chine, sont signalés par Ven-sse-kou, le commentateur des Annales de la dynastie des Han, traduit par M. Stanislas Julien, comme étant un peuple blond « à barbe rousse et à yeux bleus. » Ils étaient au nombre de 120,000 familles. (A. de Humboldt, Asie centrale, t. I, p. 393.)
  3. (3) Ritter, loc. cit.
  4. (4) Les Ha-kas étaient de très haute taille. Ils avaient les cheveux rouges, le visage blanc, les yeux verts ou bleus. Ils se mêlèrent avec les soldats chinois de Li-ling, 97 ans avant J.-C. (Ritter, t. I, p. 1115.)
  5. (5) Ibid. Les Chinois désignaient ces nations arianes, dont les traits différaient si fort des leurs, comme « ayant de longs visages de cheval. » (Asie centrale, t. II, p. 64.)