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Les Katodis campent sous les arbres, mangent les reptiles crus, et, quand ils l’osent, se couchent sur les fumiers des villages hindous.

Les Kauhirs ne savent même pas se défendre contre les attaques des bêtes féroces. Ils fuient ou sont dévorés, et se laissent faire (1)[1].

Les Kandas, très adonnés aux sacrifices humains, égorgent les enfants hindous qu’ils volent, ou même en achètent des plus misérables parias, leurs semblables à beaucoup d’égards. En voilà assez (2)[2].

Les brahmanes donnaient à tous les peuples de cette triste catégorie le nom général de Mlekkhas (3)[3], sauvages, ou de Barbaras. Ce dernier nom est incrusté dans toutes les langues de l’espèce blanche. Il témoigne assez de la supériorité que cette famille s’adjuge sur le reste de l’espèce humaine (4)[4].

À considérer le nombre immense des aborigènes, les politiques de l’Inde comprenaient cependant que les renier ne les paralysait pas, et qu’il fallait, mettant de côté toute répugnance, les rallier par un appât quelconque à la civilisation ariane. Mais le moyen ? Que restait-il à leur offrir qui pût les tenter ? Tous les bonheurs de ce monde étaient distribués. Les




encore mieux les fils d’Anak est celle qui habitait jadis au delà de la rive sud de la Yamouna, dans le désert de Dandaka, jusqu’à la Gadaouri. C’étaient des géants féroces, toujours enclins à attaquer les ermitages des ascètes brahmaniques. (Ouvr. cité, p. 524 et passim.)

(1) Lassen, Indisch. Alterth., t. I, p. 372.

(2) Ibid., p. 377.

(3) Mlekkha veut dire faible. (Benfey, Encycl. Ersch u. Gruber, Indien, p. 7.)

(4) Barbara, varvara indique un homme qui a les cheveux crépus ; papoua a la même signification. (Benfey, loc. cit.) Comme le mot barbare est en usage dans toutes les langues de notre société, il en faut conclure que les premiers peuples non blancs connus des Arians furent des noirs, ce qui est d’accord avec ce qui a été remarqué de l’énorme diffusion de cette race vers le nord. (Lassen, Indisch. Alterth., t. I, p. 855.) Plusieurs nations, non blanches, métisses ou noires portent aujourd’hui ce nom. Ainsi les Barbaras, sur la côte occidentale de l’Indus (Lassen, Zeitschrift für die Kunde des Morgenlandes, t. III, p. 215) ; les Barabras, sur le cours supérieur du Nil ; les Berbers d’Afrique, etc. (Meïer, Hebräisches Wurzelwœrterbuch, 1845.)


  1. (1) Lassen, Indisch. Alterth., t. I, p. 372.
  2. (2) Ibid., p. 377.
  3. (3) Mlekkha veut dire faible. (Benfey, Encycl. Ersch u. Gruber, Indien, p. 7.)
  4. (4) Barbara, varvara indique un homme qui a les cheveux crépus ; papoua a la même signification. (Benfey, loc. cit.) Comme le mot barbare est en usage dans toutes les langues de notre société, il en faut conclure que les premiers peuples non blancs connus des Arians furent des noirs, ce qui est d’accord avec ce qui a été remarqué de l’énorme diffusion de cette race vers le nord. (Lassen, Indisch. Alterth., t. I, p. 855.) Plusieurs nations, non blanches, métisses ou noires portent aujourd’hui ce nom. Ainsi les Barbaras, sur la côte occidentale de l’Indus (Lassen, Zeitschrift für die Kunde des Morgenlandes, t. III, p. 215) ; les Barabras, sur le cours supérieur du Nil ; les Berbers d’Afrique, etc. (Meïer, Hebräisches Wurzelwœrterbuch, 1845.)