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hommes de la classe suprême sont plus bruns aujourd’hui que le reste de la population. C’est que leurs ancêtres viennent du sud (1)[1].

Les rapports entre les castes ne furent pas, dans le nord, pareils à ce qu’ils étaient dans le sud. Les brahmanes ne s’y montrèrent pas intellectuellement supérieurs au reste des nationaux, ceux-ci n’obéirent jamais aisément à leur sacerdoce (2)[2], et le mépris profond des vrais Hindous, des qualifications injurieuses, et, mieux que tout, une infériorité morale très marquée punirent à jamais les descendants des Pandavas de la perturbation qu’ils avaient apportée un moment dans l’œuvre brahmanique. On peut donc observer ici ce phénomène, que ce fut moins de la pureté de la race que de l’homogénéité des éléments ethniques que résulta la victoire des brahmanes sur les descendants des Pandavas. Chez les premiers, tous les instincts étaient classes et agissaient, sans se nuire, dans des sphères spéciales ; chez les seconds, le mélange illimité du sang les brouillait à l’infini. Nous avons déjà vu l’analogue de cette situation dans la dernière période de l’histoire tyrienne.

À dater de ce moment, de nombreuses nations arianes se trouvèrent encore à peu près retranchées de la nationalité hindoue, et réduites à un degré inférieur de dignité et d’estime. Il faut placer, dans cette catégorie, les tribus blanches, vivant entre la Sarasvati et l’Hindou-koh, et plusieurs des



(1) Les populations du Kachemyr et du Pendjab ont eu des contacts de toute espèce avec les peuples jaunes, tout aussi bien qu’avec les tribus noires ou mulâtres. Dans les temps plus modernes, elles ont été envahies par les Grecs Bactriens et les Saces, puis par les Arabes, les Afghans, les Baloukis. F. Lassen, Zeitschrift für die Kunde des Morgenlandes, t. III, p. 208 : Indisch. Alterth., t. I, p. 404. Il résulte d’un tel état de choses que le pays hindou qui vit le premier dominer les tribus arianes est aujourd’hui un de ceux où ces dernières ont subi le plus de mélanges. Dans les temps épiques, les Dârâdas du Pendjab étaient déjà comptés parmi les peuples réprouvés. — Lassen, loc. cit., p. 544.

(2) C’est ainsi que la fameuse classification que faisaient les écrivains grecs des nations hindoues en trois classes : les pêcheurs, les agriculteurs et les montagnards, ne peut, de toute évidence, s’appliquer qu’à des groupes fort peu arianisés et habitant les confins occidentaux.


  1. (1) Les populations du Kachemyr et du Pendjab ont eu des contacts de toute espèce avec les peuples jaunes, tout aussi bien qu’avec les tribus noires ou mulâtres. Dans les temps plus modernes, elles ont été envahies par les Grecs Bactriens et les Saces, puis par les Arabes, les Afghans, les Baloukis. F. Lassen, Zeitschrift für die Kunde des Morgenlandes, t. III, p. 208 : Indisch. Alterth., t. I, p. 404. Il résulte d’un tel état de choses que le pays hindou qui vit le premier dominer les tribus arianes est aujourd’hui un de ceux où ces dernières ont subi le plus de mélanges. Dans les temps épiques, les Dârâdas du Pendjab étaient déjà comptés parmi les peuples réprouvés. — Lassen, loc. cit., p. 544.
  2. (2) C’est ainsi que la fameuse classification que faisaient les écrivains grecs des nations hindoues en trois classes : les pêcheurs, les agriculteurs et les montagnards, ne peut, de toute évidence, s’appliquer qu’à des groupes fort peu arianisés et habitant les confins occidentaux.