Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/401

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en cette matière, que l’exaltation et l’enthousiasme sont la vie du génie des arts, que ce génie, même lorsqu’il est complet, confine à la folie, ce ne sera dans aucun sentiment organisateur et sage de notre nature que nous irons en chercher la cause créatrice, mais bien au fond des soulèvements des sens, dans ces ambitieuses poussées qui les portent à marier l’esprit et les apparences, afin d’en tirer quelque chose qui plaise mieux que la réalité. Or, nous avons vu que, pour les deux civilisations primitives, ce qui organisa, disciplina, inventa des lois, gouverna à l’aide de ces lois, en un mot, fit œuvre de raison, ce fut l’élément blanc, chamite, arian et sémite. Dès lors se présente cette conclusion toute rigoureuse, que la source d’où les arts ont jailli est étrangère aux instincts civilisateurs. Elle est cachée dans le sang des noirs. Cette universelle puissance de l’imagination, que nous voyons envelopper et pénétrer les civilisations primordiales, n’a pas d’autre cause que l’influence toujours croissante du principe mélanien.

Si cette assertion est fondée, voici ce qui doit arriver : la puissance des arts sur les masses se trouvera toujours être en raison directe de la quantité de sang noir que celles-ci pourront contenir. L’exubérance de l’imagination sera d’autant plus forte que l’élément mélanien occupera plus de place dans la composition ethnique des peuples. Le principe se confirme par l’expérience : maintenons en tête du catalogue les Assyriens et les Égyptiens.

Nous mettrons à leurs côtés la civilisation hindoue, postérieure à Sakya-Mouni ;

Puis viendront les Grecs ;

À un degré inférieur, les Italiens du moyen âge ;

Plus bas, les Espagnols ;

Plus bas encore, les Français des temps modernes ;

Et enfin, après ceux-ci, tirant une ligne, nous n’admettrons plus rien que des inspirations indirectes et des produits d’une imitation savante, non avenues pour les masses populaires.

C’est, dira-t-on, une bien belle couronne que je pose sur la tête difforme du nègre, et un bien grand honneur à lui faire que de grouper autour de lui le chœur harmonieux des Muses.