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affaires, elle ne jouera plus de rôle, laissera le pouvoir et l’influence aux mains des conquérants et des colons étrangers, et en arrivera à ce point d’être si oubliée, que le nom d’Égyptien indiquera bien moins un des descendants de la race antique qu’un fils des nouveaux habitants sémites, grecs ou romains. Cette nouveauté le cédera encore en singularité à celle-ci : l’Égypte, ce ne sera plus, comme autrefois, la haute partie du pays, le voisinage des Pyramides, la terre classique, Memphis, Thèbes : ce sera plutôt Alexandrie, ce rivage abandonné, dans l’époque de gloire, au trajet des invasions sémitiques. Ainsi Ninive, victorieuse de sa rivale, aura à la fois dépouillé du nom national et les hommes et le sol. Malgré le mur d’Héliopolis, la terre de Misr sera devenue la proie inerte des sables et des Sémites, parce qu’aucun élément arian nouveau n’aura sauvé sa population du malheur de s’engloutir dans la prépondérance enfin décidée de ses principes mélaniens.


CHAPITRE VII.

Rapport ethnique entre les nations assyriennes et l’Égypte. Les arts et la poésie lyrique sont produits par le mélange des blancs avec les peuples noirs.

Toute la civilisation primordiale du monde se résume, pour les Occidentaux, dans ces deux noms illustres : Ninive et Memphis. Tyr et Carthage, Axoum et les cités des Himyarites ne sont que des colonies intellectuelles de ces deux points royaux. En essayant de caractériser les civilisations qu’ils représentent, j’ai touché quelques-uns de leurs points de contact. Mais j’ai réservé jusqu’ici l’étude des principaux rapports communs, et au moment où leur déclin va commencer, avec des fortunes diverses, où le rôle de l’un va cesser, le rôle de l’autre s’agrandir encore dans des mains étrangères, en changeant de nom, de forme et de portée ; en ce moment, où je