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Pour en faire juger, il suffit de décomposer les deux groupes de nations :

Assyriens
Élément noir fondamental
Égyptiens
Élément noir fondamental
Chamites, en quantité suffisamment
grande pour être fécondante.
Arians, dominants sur l’élément chamite.
Sémites, de plusieurs couches,
singulièrement fécondants.
Chamites, en quantité fécondante.
Noirs, toujours dissolvants. Noirs, nombreux et dissolvants.
Grecs, en quantité dissolvante. Sémites, en quantité dissolvante.

On peut tirer encore une autre vérité de ce tableau : c’est que, le sang chamite tendant à s’épuiser chez les deux peuples, les ressemblances également tendaient à disparaître avec cet élément qui, seul, les avait fondées et aurait été en état de les maintenir, puisque l’action sémitique s’exerçait dans les deux sociétés en sens inverse. En Égypte, elle ne pénétrait qu’en quantité dissolvante ; en Assyrie, elle se répandait avec profusion, débordait de là sur l’Afrique, l’Europe, et devenait, entre mille nations, le lien d’une alliance dont la terre des Pharaons allait être exclue, réduite qu’elle se voyait à sa fusion noire et ariane ; les vertus s’en épuisaient chaque jour, sans que rien vînt les relever. L’Égypte ne fut admirable que dans la plus haute antiquité. Alors, c’est vraiment le sol des miracles. Mais quoi ! ses qualités et ses forces sont concentrées sur un point trop étroit. Les rangs de sa population initiatrice ne peuvent se recruter nulle part. La décadence commence de bonne heure, et rien ne l’arrête plus, tandis que la civilisation assyrienne vivra bien longtemps, subira bien des transformations, et, plus immorale, plus tourmentée que sa contemporaine, aura joué un bien plus important personnage.

C’est ce dont on sera convaincu lorsque, après avoir considéré la situation de l’Égypte au VIIe siècle, situation déjà bien humble et désespérée, on la verra réduite à un tel degré d’impuissance, que, sur son propre domaine, dans ses propres