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deux variétés, à cheveux plats et crépus (1)[1]. Il n’y a rien à opposer, en cette matière, au témoignage des constructions de Médinet-Abou. Ainsi l’on peut admettre que la population égyptienne avait à combiner les éléments que voici : des noirs à cheveux plats, des nègres à tête laineuse, plus une immigration blanche, qui donnait la vie à tout ce mélange.

La difficulté est de décider à quel rameau de la famille noble appartenait ce dernier terme de l’alliage. Blumenbach, citant la tête d’un Rhamsès, le compare au type hindou. Cette observation, toute juste qu’elle est, ne saurait malheureusement suffire à fonder un jugement arrêté, car l’extrême variété que présentent les types égyptiens des différentes époques hésite beaucoup, comme il est facile de le concevoir, entre les données mélaniennes et les traits des blancs. Partout, en effet, même dans la tête attribuée à Rhamsès, des traits encore fort beaux et très voisins du type blanc sont cependant assez altérés déjà, par les effets des mélanges, pour offrir un commencement de dégradation qui déroute les idées et empêche la conviction de se fixer. Outre cette raison décisive, on ne doit jamais oublier non plus que les apparences physionomiques ne fournissent souvent que des raisons bien imparfaites, quand il s’agit de décider sur des nuances (2)[2]. Si donc la physiologie suffit à nous apprendre que le sang des blancs coulait dans les veines des Égyptiens, elle ne peut nous dire à quel rameau était emprunté ce sang, s’il était chamite ou arian. Elle fait assez pour nous, toutefois, en nous affirmant le fait en gros et en renversant de fond en comble l’opinion de De Guignes, d’après laquelle les ancêtres de Sésostris auraient été une colonie chinoise, hypothèse écartée aujourd’hui de toute discussion.

L’histoire, plus explicite que la physiologie, épouvante cependant



(1) Parmi les nations nègres représentées et nommées sur les monuments, les Toreses, les Tareao, les Éthiopiens ou Kush, présentent un type très prognathe et laineux, (Wilkinson, ouvrage cité, t. I, p. 387-388.)

(2) C’est une vérité qui a frappé M. Schaffarik dans ses Slawische Alterthümer (t. I, p. 24).

  1. (1) Parmi les nations nègres représentées et nommées sur les monuments, les Toreses, les Tareao, les Éthiopiens ou Kush, présentent un type très prognathe et laineux, (Wilkinson, ouvrage cité, t. I, p. 387-388.)
  2. (2) C’est une vérité qui a frappé M. Schaffarik dans ses Slawische Alterthümer (t. I, p. 24).