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reconnaît leur portrait. Voici le passage : « Ils se moquent de moi, ceux-là même dont je n’aurais pas daigné mettre les pères avec les chiens de mon troupeau...

« De disette et de faim, ils se tenaient à l’écart, fuyant dans les lieux arides, ténébreux, désolés et déserts.

« Ils coupaient des herbes sauvages auprès des arbrisseaux et la racine des genévriers pour se chauffer.

« Ils étaient chassés d’entre les autres hommes, et l’on criait après eux comme après un larron.

« Ils habitaient dans les creux des torrents, dans les trous de la terre et des rochers.

« Ils faisaient du bruit entre les arbrisseaux, et ils s’attroupaient entre les chardons.

« Ce sont des hommes de néant et sans nom qui ont été abaissés plus bas que la terre. » (Job, XXX, I, 3-8).

Les noms de ces sauvages sont sémitiques, s’il faut absolument employer l’expression abusive consacrée ; mais, à parler d’une manière plus exacte, les langues noires en réclament la propriété directe. Quant aux êtres qui portaient ces noms, peut-on rien imaginer de plus dégradé ? Ne croit-on pas lire, dans les paroles du saint homme, une description exacte du Boschisman et du Pélagien ? En réalité, la parenté qui unissait l’antique Chorréen à ces nègres abrutis est intime. On reconnaît dans ces trois branches de l’espèce mélanienne, non pas le type même des nègres, mais un degré d’avilissement auquel cette branche de l’humanité peut seule tomber. Je veux bien



gigantes, quos Animonitæ vocant Zomzommim, 21. Populus magnus et multus et proceræ longitudinis, sicut Enacim, quos delevit Dominus a facie eorum... » Gesenius rapporte la racine de ce nom de peuple au quadrilatère inusité : (hébreu) (murmuravit, fremuit). Enfin les Chorréens, les Emim, les Zomzommim, ces hommes de terreur et de bruit, sont toujours comparés aux Enacim, les hommes aux longs cous, les géants par excellence. Ces derniers, avant l’arrivée des Israélites, habitaient les environs d’Hébron. En partie exterminés, ce qui en survécut se réfugia dans les villes des Philistins, où on en rencontrait encore à une époque assez basse. Il n’est pas douteux que le célèbre champion qui combattit contre le berger David, Goliath (dont le nom signifie l’exilé, le réfugié), appartenait à cette famille proscrite.