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être question d’y maintenir la pureté ethnique. Le mélange pénétra donc par tous les pores, dans les membres d’Israël. Il est vrai que le principe resta ; que plus tard Zorobabel exerça des sévérités approuvées contre les hommes mariés aux filles des nations. Mais l’intégrité du sang d’Abraham n’en avait pas moins disparu, et les Juifs étaient aussi souillés de l’alliage mélanien que les Chamites et les Sémites au milieu desquels ils vivaient. Ils avaient adopté leur langue (1)[1]. Ils avaient pris leurs coutumes ; leurs annales étaient en partie celles de leurs voisins, Philistins, Édomites, Amalécites, Amorrhéens. Trop souvent, ils porteront l’imitation des mœurs jusqu’à l’apostasie religieuse (2)[2]. Hébreux et gentils étaient taillés, en vérité, sur un seul et même modèle. Enfin, je donne ceci, tout à la fois, comme une preuve et comme une conséquence  : ni au temps de Josué, ni sous David ou Salomon, ni quand les Machabées régnèrent, les Juifs ne parvinrent à exercer sur les peuples de leur entourage, sur tant de petites nations parentes, pourtant si faibles, une supériorité quelque peu durable. Ils furent comme les Ismaélites, comme les Philistins. Ils eurent des jours, rien que quelques jours de puissance, et l’égalité d’ailleurs fut complète avec leurs rivaux.

J’ai déjà expliqué pourquoi les Israélites, les fils d’Ismaël, ceux d’Edom, et d’Amalek, composés des mêmes éléments fondamentaux noirs, chamites et sémites, que les Phéniciens et les Assyriens, sont constamment demeurés au plus bas degré de la civilisation typique de la race, laissant aux peuples de la Mésopotamie le rôle inspirateur et dirigeant. C’est que les éléments d’origine blanche se renouvelaient périodiquement chez ces derniers, et jamais chez eux. Ils ne réussirent donc point à faire des conquêtes stables, et, lorsqu’ils se trouvèrent avoir le loisir et le goût de perfectionner leurs mœurs, ils ne purent que tout emprunter à la culture assyrienne, sans lui rendre jamais rien, la pratiquant un peu, j’imagine, comme les provinciaux font des modes de Paris. Les Tyriens, tout grands



(1) Isaïe appelle l’hébreu, langue de Chanaan (XXXIV, 11, 13).

(2) Ewald, t. I, p. 71.


  1. (1) Isaïe appelle l’hébreu, langue de Chanaan (XXXIV, 11, 13).
  2. (2) Ewald, t. I, p. 71.