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premiers temps, la politique les contraignit d’accepter l’alliance de plusieurs nations réprouvées, de résider au milieu d’elles, de mêler leurs tentes et leurs troupeaux aux troupeaux et aux tentes de l’étranger, et les jeunes gens des deux familles se rencontraient aux citernes. Les Kénaens, fraction d’Amalek, et bien d’autres, furent fondus de la sorte dans le peuple des douze tribus (1)[1]. Puis les patriarches avaient été des premiers à violer la loi. Les généalogies mosaïques nous enseignent bien que Sara était la demi-sœur de son mari, et par conséquent d’un sang pur (2)[2]. Mais si Jacob épousa Lia et Rachel, ses cousines, et en eut huit de ses fils, ses quatre autres enfants, qui ne sont pas moins comptés parmi les véritables pères d’Israël, naquirent des deux servantes Bala et Zelpha (3)[3]. L’exemple donné fut suivi par ses rejetons (4)[4].

Dans les époques suivantes, on trouve d’autres alliances ethniques, et, quand on arrive à l’époque monarchique, il est impossible de les énumérer, tant elles sont devenues communes.

Le royaume de David, s’étendant jusqu’à l’Euphrate, embrassait bien des populations diverses. Il ne pouvait même




de la circoncision. Voici les paroles expresses (Gen., XVII, 11) : « Et circumcidetis carnem præputii vestri ut sit in signum fœderis inter me et vos... » (12) : « Omne masculinum in generationibus vestris ; tam vernaculus quam emptitius circumcidetur... » Et (XXXIV, 15) : « Sed in hoc valebimus fœderari, si volueritis esse similes nostri et circumcidatur in vobis omne masculini sexus. » (13) : « Tunc dabimus mutuo filias vestras ac nostras  : et habitabimus vobiscum, erimusque unus populus. » D’après un tel système, il était impossible que la pureté des races se maintînt, quels que fassent les efforts que l’on pouvait faire d’ailleurs dans ce but.

(1) Gen., XV, 19 ; Sam., 1, 15, 6 ; Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 298 et passim.

(2)Gen., XX, 12 : « Alias autem et vere soror mea est, filia patris mei ; et non filia matris meæ et duxi eam in uxorem.

(3) Gen., XXIX, 3-13.

(4) Je ne citerai, de tous les passages qui l’établissent, que celui qui a rapport à la descendance de Joseph. C’était le fils favori d’Israël, l’homme pur par excellence ; il avait cependant épousé une Égyptienne. — Gen., XLVI, 20 : « Natique sunt Joseph filii in terra Ægypti, quos genuit ei Aseneth, filia Putiphare sacerdotis Heliopoleos : Manasses et Ephraim. »

  1. (1) Gen., XV, 19 ; Sam., 1, 15, 6 ; Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 298 et passim.
  2. (2)Gen., XX, 12 : « Alias autem et vere soror mea est, filia patris mei ; et non filia matris meæ et duxi eam in uxorem.
  3. (3) Gen., XXIX, 3-13.
  4. (4) Je ne citerai, de tous les passages qui l’établissent, que celui qui a rapport à la descendance de Joseph. C’était le fils favori d’Israël, l’homme pur par excellence ; il avait cependant épousé une Égyptienne. — Gen., XLVI, 20 : « Natique sunt Joseph filii in terra Ægypti, quos genuit ei Aseneth, filia Putiphare sacerdotis Heliopoleos : Manasses et Ephraim. »