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La nouvelle invasion donna naissance, pour le pays-roi, à de grandes extensions territoriales (1)[1].

Après avoir asservi le pays des Mèdes, les conquérants sémites firent des invasions au nord et à l’est. Ils ravagèrent une partie de la Bactriane et pénétrèrent jusqu’aux premiers confins de l’Inde. La Phénicie, autrefois conquise, le fut de nouveau, et les idées, les notions, les sciences, les mœurs assyriennes se répandirent plus que jamais, et poussèrent plus avant leurs racines. Les grandes entreprises, les grandes créations se succédèrent rapidement. Tandis que de puissants monarques babyloniens fondaient dans l’est, aux environs de la ville actuelle de Kandahar, cette cité de Kophen, dont les ruines ont été retrouvées par le colonel Rawlinson (2)[2], Mabudj s’élevait sur l’Euphrate, Damas et Gadara plus à l’ouest (3)[3]. Les civilisateurs sémites passaient l’Halys, et organisaient sur la côte de la Troade, dans les pays lydiens, des souverainetés qui, plus tard indépendantes, se firent gloire à jamais de leur avoir dû la naissance (4)[4].

Il est inutile de suivre le mouvement de ces dynasties assyriennes, qui retinrent pendant tant de siècles le gouvernement de l’Asie antérieure dans des mains régénératrices. Tant que les contrées voisines de l’Arménie et adossées au Caucase fournirent des populations plus blanches que celles qui habitaient les plaines méridionales, les forces des États assyriens se renouvelèrent toujours à propos. Une dynastie d’Arabes Ismaélites



(1) Lassen, Indische Alterthumskunde, t. I, p. 858 et pass. — Movers, Das Phœnizische Alterthum, t. II, 1re partie, p. 272 et pass.

(2) Movers, Das Phœnizische Alterthum, t. II, 1re partie, p. 265.

(3) Damas fut possédé, quelque temps après Abraham, par une émigration de Sémites venus d’Arménie. Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 367. Plus tard, une autre invasion de la même provenance renversa la dynastie nationale des Ben-Hadad, et la remplaça par une famille qui porta le titre de Derketade, ibid., p. 274. — Dans les temps grecs et romains, les Damascènes, par une prétention qui se rencontre rarement chez les peuples comme chez les individus, niaient l’extrême antiquité de leur ville, et prétendaient pour elle à l’honneur d’avoir été fondée par Abraham.

(4) Les Sandonides de Lydie se vantaient d’une origine assyrienne. (Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 329.)


  1. (1) Lassen, Indische Alterthumskunde, t. I, p. 858 et pass. — Movers, Das Phœnizische Alterthum, t. II, 1re partie, p. 272 et pass.
  2. (2) Movers, Das Phœnizische Alterthum, t. II, 1re partie, p. 265.
  3. (3) Damas fut possédé, quelque temps après Abraham, par une émigration de Sémites venus d’Arménie. Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 367. Plus tard, une autre invasion de la même provenance renversa la dynastie nationale des Ben-Hadad, et la remplaça par une famille qui porta le titre de Derketade, ibid., p. 274. — Dans les temps grecs et romains, les Damascènes, par une prétention qui se rencontre rarement chez les peuples comme chez les individus, niaient l’extrême antiquité de leur ville, et prétendaient pour elle à l’honneur d’avoir été fondée par Abraham.
  4. (4) Les Sandonides de Lydie se vantaient d’une origine assyrienne. (Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 329.)