Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

encore, peuplèrent de nouveaux maîtres les contrées maritimes de l’Asie supérieure. Le sang noir combattait souvent avec succès, chez les plus mélangés de ces peuples, les tendances sédentaires de l’espèce ; et, non seulement des déplacements très considérables avaient lieu dans les masses, mais quelquefois aussi des tribus peu nombreuses, cédant à des considérations de toute nature, abandonnaient leurs résidences pour gagner une autre patrie.

Les Sémites étaient déjà en pleine possession de tout l’univers chamite, où les chefs sociaux qui n’étaient pas directement vaincus subissaient pourtant leur influence, quand parut au milieu de leurs établissements un peuple destiné à de grandes épreuves et à de grandes gloires : je veux parler du rameau de la nation hébraïque, que j’ai déjà amené hors des montagnes arméniennes, et qui, sous la conduite d’Abraham, et bientôt avec le nom d’Israël, avait poursuivi sa marche jusqu’en Égypte pour revenir ensuite dans le pays de Chanaan. Lorsque avec le père des patriarches la nation traversa ce pays, il était peu peuplé. Quand Josué y reparut, le sol était largement occupé et bien cultivé par de nombreux Sémites (1)[1].

La naissance d’Abraham est fixée par l’exégèse à l’an 2017, postérieurement aux premières attaques des nations helléniques contre les peuples des montagnes, par conséquent non loin de l’époque des victoires de ces derniers sur les Chamites, et de l’élévation de la nouvelle dynastie assyrienne. Abraham appartenait à une nation d’où les Joktanides étaient déjà issus, et dont les branches, restées dans la mère patrie, y formèrent, plus tard, différents États sous les noms de Péleg, de Réhou, de Saroudj, de Nachor et autres (2)[2]. Le fils de Tharé devint lui-même le fondateur vénéré de plusieurs peuples, dont les plus célèbres ont été les enfants de Jacob, puis les Arabes



(1) Movers, das Phœnizische Alterthum, t. II, 1re partie, p. 63-70. — Entre Abraham et Moïse, la Palestine avait été le théâtre de mouvements de population considérables, D’ailleurs de nombreuses nations abrahamides, non israélites, s’y étaient établies, telles que les enfants de Cétura, les fils d’Ismaël, ceux d’Ésaü, ceux de Loth, etc.

(2) Ewald, G. d. V. Israël, t. I, p. 338.


  1. (1) Movers, das Phœnizische Alterthum, t. II, 1re partie, p. 63-70. — Entre Abraham et Moïse, la Palestine avait été le théâtre de mouvements de population considérables, D’ailleurs de nombreuses nations abrahamides, non israélites, s’y étaient établies, telles que les enfants de Cétura, les fils d’Ismaël, ceux d’Ésaü, ceux de Loth, etc.
  2. (2) Ewald, G. d. V. Israël, t. I, p. 338.