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Je viens de montrer comment il y avait plusieurs degrés vers la perfection sémitique. On part de l’araméen, la plus défectueuse des langues de cette famille, pour arriver au noir pur. Je ferai voir plus tard comment on sort de ce système, avec les peuples les moins atteints par le mélange noir, pour remonter par degrés vers les langues de la famille blanche. Toutefois, laissons ce sujet pour un moment : c’est assez d’avoir établi la situation ethnique des conquérants sémites. Plus respectés que les Assyriens primitifs par la lèpre mélanienne, ils étaient métis comme eux. Ils ne se trouvaient en état de triompher que de nations malades, et nous les verrons succomber toujours quand ils auront affaire à des hommes d’extraction plus noble.

Mais, vers l’an 2000 avant Jésus-Christ, ces hommes d’énergie supérieure, les Arians zoroastriens, pointaient à peine à l’horizon oriental. Ils s’occupaient uniquement de s’assurer les demeures conquises par eux dans la Médie. De leur côté, les Arians hellènes ne cherchaient qu’à se faire place dans leur migration vers l’Europe. Les Sémites avaient ainsi de longs siècles de prédominance et de triomphes assurés sur les gens civilisés du sud-ouest.

Chaque fois qu’un mouvement des Arians hellènes les forçait de céder quelque part de leur ancien territoire, la défaite se résolvait pour eux en une victoire fructueuse, car elle s’opérait aux dépens des colons de la riche Babylonie. C’est ainsi que ces bandes de vaincus fugitifs, ensevelissant la honte de leur déroute dans les ténèbres des pays situés vers le Caucase et la Caspienne, frappaient le monde d’admiration à la vue des faciles lauriers que recueillait leur fuite.

Les invasions sémitiques constituent donc des œuvres reprises à plusieurs fois. Le détail n’en importe pas ici. Il suffit de rappeler que la première émigration s’empara des États situés dans la basse Chaldée. Une autre expédition, celle des Joktanides, se prolongea jusqu’en Arabie (1)[1]. Une autre, d’autres


(1) Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 337. — L’arrivée des Joktanides et la fondation de leurs principaux États dans l’Arabie méridionale sont antérieures à l’époque d’Abraham.

  1. (1) Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 337. — L’arrivée des Joktanides et la fondation de leurs principaux États dans l’Arabie méridionale sont antérieures à l’époque d’Abraham.