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pas, avaient gagné, à l’ouest, les montagnes de l’Arménie et les pentes méridionales du Caucase (1)[1].

Ces peuples sont ceux qu’on appelle Sémites. Leur force principale paraît s’être concentrée, dans les premiers temps, au milieu des régions montagneuses de la haute Chaldée. C’est de là que sortirent, à différentes époques, leurs masses les plus vigoureuses. C’est de là que provinrent les courants dont le mélange régénéra le mieux, et pendant le plus longtemps, le sang dénaturé des Chamites, et, dans la suite, l’espèce aussi abâtardie des plus anciens émigrants de leur propre race. Cette famille si féconde rayonna sur une très grande étendue de territoires. Elle poussa, dans la direction du sud-est, les Arméniens, les Araméens, les Élamites, les Élyméens, même nom sous différentes formes (2)[2] ; elle couvrit de ses rejetons l’Asie Mineure. Les Lyciens, les Lydiens, les Cariens lui appartiennent. Ses colonies envahirent la Crète, d’où elles revinrent plus tard, sous le nom de Philistins, occuper les Cyclades, Théra, Mélos, Cythère et la Thrace. Elles s’étendirent sur le pourtour entier de la Propontide, dans la Troade, le long du littoral de la Grèce, arrivèrent à Malte, dans les îles Lipari, en Sicile.

Pendant ce temps, d’autres Sémites, les Joktanides (3)[3], envoyèrent, jusqu’à l’extrême sud de l’Arabie, des tribus appelées à jouer un rôle important dans l’histoire des anciennes sociétés. Ces Joktanides furent connus de l’antiquité grecque et latine sous le nom d’Homérites, et ce que la civilisation de l’Éthiopie ne dut pas à l’influence égyptienne, elle l’emprunta à ces Arabes qui formèrent, non pas la partie la plus ancienne de la nation, prérogative des Chamites noirs, fils de Cush, mais certainement la plus glorieuse, quand les Arabes ismaélites, encore à naître au moment où nous parlons, furent venus se placer à leurs côtés. Ces établissements sont nombreux. Ils n’épuisent cependant pas la longue liste des possessions



(1) Movers, das Phœniz. Alterth., t. I, 2e partie, p. 461 ; Ewald, Gesch. d. Volkes Israël, t. I, p. 332.

(2) Ewald, ouvrage cité, t. I, p. 327 et passim.

(3) Id., ibid., t. I, p. 337.


  1. (1) Movers, das Phœniz. Alterth., t. I, 2e partie, p. 461 ; Ewald, Gesch. d. Volkes Israël, t. I, p. 332.
  2. (2) Ewald, ouvrage cité, t. I, p. 327 et passim.
  3. (3) Id., ibid., t. I, p. 337.