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des animaux à fourrures et à lainage précieux, et le musc, cette production si chère aux Asiatiques, devait un jour en sortir. Tant de merveilles restent pourtant inutiles quand des mains habiles ne sont pas là pour les dévoiler et leur donner leur prix.

Mais ce n’étaient ni l’or, ni les diamants, ni les fourrures, ni le musc, dont ces régions devaient tirer leur gloire : leur honneur incomparable, c’est d’avoir élevé la race blanche.

Différente, tout à la fois, et des sauvages noirs du sud et des barbares jaunes du nord, cette variété humaine, bornée, dans ses débuts, à la part du monde la plus restreinte, la moins fertile, devait évidemment conquérir le reste, s’il était dans les desseins de la Providence que ce reste fût jamais mis en valeur. Un tel effort dépassait trop absolument le pouvoir des misérables multitudes maîtresses du tout. La tâche semble d’ailleurs tellement difficile, même pour les blancs, que cinq mille années n’ont pas encore suffi à son entier accomplissement.

La famille prédestinée ne peut, comme ses deux servantes, qu’être très obscurément définie. Elle porta partout de grandes similitudes, qui autorisent et forcent même à la ranger, tout entière, sous une même dénomination : celle, un peu vague et très incomplète, de race blanche. Comme, en même temps, ses principales ramifications trahissent des aptitudes assez diverses et se caractérisent facilement à part, on peut juger qu’il n’y a pas d’identité complète dans les origines de l’ensemble ; et, de même que la race noire et les habitants de l’hémisphère boréal présentent, dans le sein de leurs espèces


et de 24 livres. Il est assez probable que des masses plus volumineuses encore ont existé jadis à la surface même du sol, sillonnée par les eaux courantes. Comment donc s'étonner que cet or, analogue aux blocs erratiques, ait été recueilli par des peuples chasseurs ou pasteurs, etc. » C'est le Hataka, le pays de l'or de la géographie mythologique des Hindous. Les trésors y sont abondants et gardés par des gnomes appelés Guhyakas (de guh, cacher), dans lesquels on reconnaît les Finnois, les mineurs à la taille ramassée. Nous leur verrons jouer le même rôle chez les Scandinaves. (Lassen, Ind. Alterth., t. II, p. 62.)