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principales du ruisseau que j’ai ouvert. Beaucoup d’autres ont simplement donné comme des vérités trouvées par eux-mêmes ce qu’ils copiaient chez moi en y mêlant tant bien que mal les idées aujourd’hui de mode.

Je laisse donc mon livre tel que je l’ai fait et je n’y changerai absolument rien. C’est l’exposé d’un système, c’est l’expression d’une vérité qui m’est aussi claire et aussi indubitable aujourd’hui qu’elle me l’était au temps où je l’ai professée pour la première fois. Les progrès des connaissances historiques ne m’ont fait changer d’opinion en aucune sorte ni dans aucune mesure. Mes convictions d’autrefois sont celles d’aujourd’hui, qui n’ont incliné ni à droite ni à gauche, mais qui sont restées telles qu’elles avaient poussé dès le premier moment où je les ai connues. Les acquisitions survenues dans le domaine des faits ne leur nuisent pas. Les détails se sont multipliés, j’en suis aise. Ils n’ont rien altéré des constatations acquises. Je suis satisfait que les témoignages fournis par l’expérience aient encore plus démontré la réalité de l’inégalité des Races.

J’avoue que j’aurais pu être tenté de joindre ma protestation à tant d’autres qui s’élèvent contre le darwinisme. Heureusement, je n’ai pu oublier que mon livre n’est pas une œuvre de polémique. Son but est de professer une vérité et non de faire la guerre aux erreurs. Je dois donc résister à une tentation belliqueuse. C’est pourquoi je me garderai également de disputer contre ce prétendu approfondissement de l’érudition qui, sous le nom d’études préhistoriques, ne laisse pas que d’avoir fait dans le monde un bruit assez sonore. Se dispenser de connaître et surtout d’examiner les documents les plus anciens de tous les peuples, c’est comme une règle,