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groupes. C’est lorsqu’on aura bien reconnu de quoi ces derniers sont ou non capables, dans quelle limite s’exercent leurs facultés, à quelles hauteurs intellectuelles ils parviennent, et quelles autres nations les dominent depuis le commencement des temps historiques, que l’on sera, peut-être un jour, autorisé à entrer dans le détail, à rechercher pourquoi les grandes individualités de telle race sont inférieures aux beaux génies de telle autre. Ensuite, comparant entre elles les puissances des hommes vulgaires de tous les types, on s’enquerra des côtés par où ces puissances s’égalent et de ceux par où elles se priment. Ce travail difficile et délicat ne pourra s’accomplir tant qu’on n’aura pas balancé de la manière la plus exacte, et, en quelque sorte, par des procédés mathématiques, la situation relative des races. Je ne sais même si jamais on obtiendra des résultats d’une clarté incontestable, et si, libre de ne plus prononcer uniquement sur des faits généraux, on se verra maître de serrer les nuances de si près que l’on puisse définir, reconnaître et classer les couches inférieures de chaque nation et les individualités passives. Dans ce cas, on prouvera sans peine que l’activité, l’énergie, l’intelligence des sujets les moins doués dans les races dominatrices, surpassent l’intelligence, l’énergie, l’activité des sujets correspondants produits par les autres groupes[1].

Voici donc l’humanité partagée en deux fractions très dissemblables, très inégales, ou, pour mieux dire, en une série de catégories subordonnées les unes aux autres, et où le degré d’intelligence marque le degré d’élévation.

Dans cette vaste hiérarchie, il est deux faits considérables agissant incessamment sur chaque série. Ces faits, causes éternelles du mouvement qui rapproche les races et tend à les

  1. Je n’hésite pas à considérer comme une marque spécifique, dénotant l’infériorité intellectuelle, le développement exagéré des instincts qui se remarque chez les races sauvages. Certains sens y acquièrent un développement qui ne s’ouvre qu’au détriment des facultés pensantes. Voir, à ce sujet, ce que dit M. Lesson des Papous, dans un mémoire inséré au 10e volume des Annales des sciences naturelles.