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nègres fort abruties, chez des Nouveaux-Zélandais très débilement constitués, chez des Lascars, chez des Malais, quelques individus qui peuvent l’exercer de manière à contre-balancer les exploits de la populace anglaise ; tandis qu’à prendre les nations en masse, et en les jugeant d’après la somme de travaux qu’elles endurent sans fléchir, la palme appartient à nos peuples de race blanche.

Parmi ces peuples même, pour la force comme pour la beauté, l’inégalité se rencontre encore dans les différents groupes tout aussi bien, quoiqu’à un degré inférieur. Les Italiens sont plus beaux que les Allemands et que les Suisses, plus beaux que les Français et que les Espagnols. De même les Anglais présentent un caractère de beauté corporelle supérieur à celui des nations slaves.

Quant à la force du poing, les Anglais priment toutes les autres races européennes ; tandis que les Français et les Espagnols possèdent une puissance supérieure de résistance à la fatigue, aux privations, aux intempéries des climats les plus durs. La question a été mise hors de doute pour les Français, lors de la funeste campagne de Russie. Là où les Allemands et les troupes du Nord, habituées cependant aux rigueurs de la température, s’affaissèrent, presque en totalité, sous la neige, nos régiments, tout en payant un horrible tribut aux rigueurs de la retraite, purent cependant sauver le plus de monde. On a voulu attribuer cette prérogative à la supériorité de l’éducation morale et du sentiment guerrier. L’explication est peu satisfaisante. Les officiers allemands, qui périrent par centaines, avaient tout autant d’honneur et une conception aussi élevée du devoir que nos soldats, et ils n’en succombèrent pas moins. Concluons donc que les populations françaises possèdent certaines qualités physiques supérieures à celles de la famille allemande et qui leur permettent de braver, sans mourir, les neiges de la Russie comme les sables brûlants de l’Égypte.