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partage antique, caractère ineffaçable du plus grand nombre des branches humaines. On n’en est plus à écouter la doctrine reproduite par Helvétius dans son livre de l’Esprit, et qui consiste à faire de la notion du beau une idée purement factice et variable. Que tous ceux qui pourraient conserver encore quelques scrupules à cet égard consultent l’admirable essai de M. Gioberti (1)[1], il ne leur restera rien à contester. Nulle part on n’a mieux démontré que le beau est une idée absolue et nécessaire, qui ne saurait avoir une application facultative, et c’est en vertu des principes solides établis par le philosophe piémontais que je n’hésite pas à reconnaître la race blanche pour supérieure en beauté à toutes les autres, qui, entre elles, diffèrent encore dans la mesure où elles se rapprochent ou s’éloignent du modèle qui leur est offert. Il y a donc inégalité de beauté dans les groupes humains, inégalité logique, expliquée, permanente et indélébile.

Y a-t-il aussi inégalité de forces ? Sans contredit, les sauvages de l’Amérique, comme les Hindous, sont de beaucoup nos inférieurs sur ce point. Les Australiens se trouvent dans le même cas. Les nègres ont également moins de vigueur musculaire (2)[2]. Tous ces peuples supportent infiniment moins les fatigues. Mais il y a lieu de distinguer entre la force purement musculaire, celle qui n’a besoin pour vaincre que de se déployer à un seul moment donné, et cette puissance de résistance dont le caractère le plus remarquable est la durée. Cette dernière est plus typique que la première, qui rencontrerait au besoin des rivales, même dans les races les plus notoirement faibles. La pesanteur du poing, si on voulait la prendre comme unique critérium de la force, trouve chez des peuplades

  1. (1) Gioberti, Essai sur le Beau, traduction de M. Bertinatti, p. 6 et 25.
  2. (2) Voir, entre autres, pour les indigènes américains, Martius et Spix, Reise in Brasilien, t. I, p. 259 ; pour les nègres, Pruner, der Neger, eine aphoristische Skizze aus der medicinischen Topographie von Cairo, dans la Zeitsch.dl. deutsch. morgenl. Gesellsch., t. I, p. 131 ; pour la supériorité musculaire des blancs sur toutes les autres races, Carus, Ueber die hungl. Befæhigung, etc., p. 84.