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on aurait chance d’être étonné de l’étrangeté de ses aïeux (1)[1].

Après avoir établi la différence physique des races, il reste encore à décider si ce fait est accompagné d’inégalité, soit dans la beauté des formes soit dans les mesures de la force musculaire. La question ne saurait rester longtemps douteuse.

J’ai déjà constaté que, de tous les groupes humains, ceux qui appartiennent aux nations européennes et à leur descendance sont les plus beaux. Pour en être pleinement convaincu, il suffit de comparer les types variés répandus sur le globe, et l’on voit que depuis la construction et le visage, en quelque sorte, rudimentaire du Pélagien et du Pécherai jusqu’à la taille élevée, aux nobles proportions de Charlemagne, jusqu’à l’intelligente régularité des traits de Napoléon, jusqu’à l’imposante majesté qui respire sur le visage royal de Louis XIV, il y a une série de gradations par laquelle les peuples qui ne sont pas du sang des blancs approchent de la beauté, mais ne l’atteignent pas.

Ceux qui y touchent de plus près sont nos plus proches parents : telles la famille ariane dégénérée de l’Inde et de la Perse, et les populations sémitiques les moins rabaissées par le contact noir (2)[2]. À mesure que toutes ces races s’éloignent trop du type blanc, leurs traits et leurs membres subissent des incorrections de formes, des défauts de proportion qui, en s’amplifiant, de plus en plus, chez celles qui nous sont devenues étrangères, finissent par produire cette excessive laideur,

  1. (1) Les caractères physiologiques des différents ancêtres se représentent dans les descendants suivant des règles fixes. Ainsi l’on observe dans l’Amérique du Sud que les produits d’un blanc et d’une négresse peuvent, à la première génération, avoir les cheveux plats et souples ; mais, invariablement, à la seconde, le lainage crépu apparaît. (A. d’Orbigny, l’Homme américain, t. I, p. 143.)
  2. (2) Il est à remarquer que les mélanges les plus heureux, au point de vue de la beauté, sont ceux qui sont formés par l’hymen des blancs et des noirs. On n’a qu’à mettre en parallèle le charme souvent puissant des mulâtresses, des capresses, des quarteronnes avec les produits des jaunes et des blancs, comme les femmes russes et hongroises. La comparaison ne tourne pas à l’avantage de ces dernières. Il n’est pas moins certain qu’un beau Radjepout est plus idéalement beau que le Slave le plus accompli.