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Quelle ne devait pas être la valeur des contrastes, sur l’espace le plus resserré, dans les époques redoutables au lendemain desquelles se reporte la naissance de notre espèce! Un seul et même lieu devenait aisément le théâtre des plus grandes révolutions atmosphériques, lorsque la mer s’en éloignait ou s’en approchait par l’inondation ou la mise à sec des régions voisines ; lorsque des montagnes s’élevaient, tout à coup, en masses énormes, ou s’abaissaient au niveau commun du globe, de manière à laisser des plaines remplacer leurs crêtes ; lorsque, enfin, des tressaillements dans l’axe de la terre et, par suite, dans l’équilibre général et dans l’inclinaison des pôles sur l’écliptique, venaient troubler l’économie générale de la planète.

On doit ainsi considérer comme écartée toute objection tirée de la difficulté du changement de lieux et de température aux premiers âges du monde, et rien ne s’oppose à ce que la famille humaine ait pu, soit étendre fort loin quelques-uns de ses groupes, soit, en les conservant réunis tous dans un espace assez resserré, les voir subir des influences très multiples. C’est de cette manière que purent se former les types secondaires dont sont descendues les branches actuelles de l’espèce. Quant à l’homme de la création première, quant à l’Adamite, puisqu’il est impossible de rien savoir de ses caractères spécifiques, ni combien chacune des familles nouvelles a conservé ou perdu de sa ressemblance, laissons-le, tout à fait, en dehors de la controverse. De cette façon, nous ne remontons pas plus haut dans notre examen que les races de seconde formation. Je rencontre ces races bien caractérisées au nombre de trois


peine en hiver, et cependant les chaleurs de l'été ne suffisent pas pour mûrir le raisin. Les mares et les petits lacs des îles Fœroë ne se couvrent pas de glace pendant l'hiver, malgré leur latitude de 62°... En Angleterre, sur les côtes du Devonshire, les myrtes, le camelia japonica, le fuchsia coccinea et le boddleya globosa passent l'hiver sans abri en pleine terre... À Salcombe, les hivers sont tellement doux, qu'on y a vu des orangers en espaliers portant du fruit et à peine abrités par le moyen des estères (p. 147-148). »