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partagée, que si les distinctions spécifiques prenaient leur source dans une diversité primitive d’origine.

Cette assertion, si importante, nous est devenue facile à soutenir désormais. On l’a vue appuyée par le témoignage des sculptures égyptiennes, au sujet des Arabes, et par l’observation des Juifs et des Zingaris. Ce serait se priver, sans nul motif, d’un précieux secours que de ne pas rappeler, en même temps, que les peintures des temples et des hypogées de la vallée du Nil attestent également la permanence du type nègre à chevelure crépue, à tête prognathe, à grosses lèvres, et que la récente découverte des bas-reliefs de Khorsabad (1)[1], venant confirmer ce que proclamaient déjà les monuments figurés de Persépolis, établit, à son tour, d’une manière incontestable, l’identité physiologique des populations assyriennes avec telles nations qui occupent aujourd’hui le même territoire.

Si l’on possédait, sur un plus grand nombre de races encore vivantes, des documents semblables, les résultats demeureraient les mêmes. La permanence des types n’en serait que plus démontrée. Il suffit cependant d’avoir établi le fait pour tous les cas où l’étude en est possible. C’est maintenant aux adversaires à proposer leurs objections.

Les ressources leur manquent, et dans la défense qu’ils essayent, ils se démentent eux-mêmes, dès le premier mot, ou se mettent en contradiction avec les réalités les plus palpables. Ainsi, ils allèguent que les Juifs ont changé de type suivant les climats, et les faits démontrent le contraire. Leur raison, c’est qu’il y a en Allemagne beaucoup d’Israélites blonds avec des yeux bleus. Pour que cette allégation ait de la valeur, au point de vue où se placent les Unitaires, il faut que le climat soit reconnu comme étant la cause unique ou du moins principale de ce phénomène, et précisément les savants de cette école assurent, d’autre part, que la couleur de la peau, des yeux et des cheveux ne dépend, en aucune façon, de la situation géographique, ni des influences du froid ou du chaud (2)[2]. Ils trouvent

  1. (1) Botta, Monuments de Ninive ; Paris, 1850.
  2. (2) Edinburgh Review, Ethnology or the Science of Races, October 1848, p. 444 et passim : < There is probably no evidence of original diversity of race which is so generally and unhesitatingly relied upon, as that derived from the colour of the skin and the charakter of the hair ... but it will not, we think, stand the test of a serious examination ... Among the Kabyles of Algier and Tunis, the Tuarikes of Sahara, the Shelahs or mountaineers of Southern Horocco and other people of the same race, there are very considerable difference of complexion (p. 448). »