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Tant de découvertes inattendues ou inespérées ne se placent pas, sans doute, au-dessus des atteintes de toute critique. Elles sont loin de présenter, sans lacunes, les listes des dynasties, l’enchaînement régulier des règnes et des faits. Cependant, au milieu de leurs résultats incomplets, il en est d’admirables, pour les travaux qui m’occupent, il en est de plus fructueux que ne sauraient l’être les tables chronologiques les mieux suivies. Ce que j’y recueille avec joie, c’est la révélation des usages, des mœurs, jusqu’aux portraits, jusqu’aux costumes des nations disparues. On connaît désormais l’état de leurs arts. On aperçoit toute leur vie, physique et morale, publique et privée, et il nous est devenu possible de reconstruire, au moyen des matériaux les plus authentiques, ce qui fait la personnalité des races et le principal critérium de leur valeur.

Devant un tel amoncellement de richesses toutes neuves ou tout nouvellement comprises, personne n’est plus autorisé à prétendre expliquer le jeu compliqué des rapports sociaux, les motifs des élévations et des décadences nationales avec l’unique secours des considérations abstraites et purement hypothétiques qu’une philosophie sceptique peut fournir. Puisque les faits positifs abondent désormais, qu’ils surgissent de partout, se relèvent de tous les sépulcres, et se dressent sous la main de qui veut les interroger, il n’est plus loisible d’aller, avec les théoriciens révolutionnaires, amasser des nuages pour