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gistrat du quartier qui m’apprit que j’avais été enregistré parmi les hommes destinés à être soldats. J’aurais bien dû m’y attendre ou à quelque chose de semblable. Personne ne me connaissait à Zondjàn où j’étais étranger ; je n’y avais pas de protecteur. Comment ne serais-je pas tombé tout des premiers dans un trou pareil où chacun, naturellement, s’était empressé de me pousser, afin de s’exempter soi ou les siens ? Je voulus crier et faire des représentations ; mais, sans s’émouvoir autrement, le ketkhoda me fit attacher au fèlekeh. On me jeta sur le dos ; deux ferrashs, prenant les bouts du bâton me soutinrent les pieds en l’air, deux exécuteurs brandirent d’un air féroce, chacun une poignée de verges et ils administrèrent au bâton auquel j’étais attaché une volée de flagellations, parce que je leur avais, en tombant, glissé à chacun un sahabgrân dans la paume de la main.

Il n’en est pas moins vrai que je comprenais désormais fort bien à quoi je devais m’attendre, si j’essayais de faire plus longtemps opposition à mon sort. Puis, je réfléchis que je n’avais pas le sou, que je ne savais à quel saint me vouer ; qu’il était peut-être ennuyeux de tourner à droite et à gauche et de faire ces mouvements ridicules qu’on force les fantassins à exécuter, mais que, en somme, il y avait peut-être aussi, dans ce métier, des consolations et des revenants-bons que je ne connaissais pas encore. Enfin, pardessus tout, je réfléchis que je ne pouvais pas échapper à mon