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mander quels seront mes gages dans les fonctions illustres que je vais remplir ?

— Vos gages ! dit à demi-voix le Lion de Dieu, d’un ton confidentiel et en regardant autour de lui pour s’assurer que personne ne l’écoutait. Vos gages sont de huit sahabgrans (à peu près 10 fr. par mois), mais l’intendant de Son Altesse n’en paie généralement que six. Vous lui en laissez deux pour sa peine ; il vous en reste donc quatre. Vous ne voudriez pas témoigner de l’ingratitude à votre digne chef en ne lui en offrant pas, au moins, la moitié ? Je vous connais, vous en êtes incapable ; ce serait le procédé le plus inconvenant ! Nous disions donc qu’il vous reste deux sahabgrans. Que pouvez-vous en faire, si ce n’est d’en régaler le naybèferrash, le chef de votre escouade, pour vous en faire un ami sûr et dévoué, car, ne vous y trompez-pas ! sous des formes un peu abruptes, c’est un cœur d’or !

— Puisse le ciel le combler de ses bénédictions ! répartit Gambèr-Aly devenu fort triste ; mais que me restera-t-il, à moi ?

— Je vais vous le dire, mon enfant, reprit le Lion de Dieu, de l’air grave et composé qui séyait si bien à sa haute expérience et à son immense barbe. Chaque fois que vous irez porter un cadeau à quelqu’un de la part du prince ou de vos supérieurs, naturellement, vous recevrez une récompense des personnes honorées de pareilles faveurs, et d’autant plus que vous êtes fort