Page:Gobineau - Nouvelles asiatiques 1876.djvu/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.


III
HISTOIRE DE GAMBÈR-ALY
PERSE


Il y avait, à Shyraz, un peintre appelé Mirza-Hassan, et on ajoutait Khan, non pas qu’il fût, le moins du monde, décoré d’un titre de noblesse ; seulement sa famille avait jugé à propos de lui conférer le khanat dès sa naissance ; c’est une précaution souvent usitée, car il est agréable de passer pour un homme distingué ; et si, par hasard, le roi oubliait à perpétuité de vous accorder une qualification à tout le moins élégante, où est le mal de la prendre ? Mirza-Hassan s’appelait donc Mirza-Hassan-Khan, gros comme le bras, et quand on lui parlait, on l’apostrophait toujours ainsi : Comment vous portez-vous, Khan ? Ce qu’il recevait sans sourciller.

Malheureusement, sa situation de fortune n’était pas propre à soutenir son rang. Il habitait une maison modeste, pour ne pas dire misérable, dans une des ruelles avoisinant le Bazar de l’Émir, encore debout