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Scène IV.


HENRIETTE.


Ouf ! qu’il fait chaud ! Arsène ! Éléonore ! Aux branches
De ces arbres, jadis pleines de gaîtés franches,
J’ai pendu bien des fois mon mantelet. Souvent
J’ai couru, les cheveux soulevés par le vent,
Sur ces bords. Il baisait mes tresses répandues
En ondes sur mon col. Vous êtes-vous perdues,
Belles heures d’amour que je cherche partout ?
Ô Sèvres, Romainville, ô Meudon, Montretout,
Jardins, ô parcs semés de roses, sources pures,
Forêts dont le soleil colorait les guipures
De feuilles et de fleurs ! Je suis triste aujourd’hui.
C’est qu’alors il était près de mes côtés, lui !
Pourquoi l’ai-je quitté ? Dans ce mois de décembre,
Quand il s’est trouvé seul en sa petite chambre,
Quel froid l’a dû saisir alors ! pauvre chéri,
Comme il a dû souffrir ! tout seul ! Est-il guéri ?
Ah ! sans doute qu’il a pris une autre maîtresse.
Comme j’arracherais les yeux de la traîtresse,
Si je la rencontrais quelque jour à son bras !
Oh ! dans mon cœur, Henri, dans mon cœur tu vivras,
Éternel souvenir des heures amoureuses,
Souvenir éternel des heures bienheureuses !