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Et la preuve c’est que le ventre peut-être fiasque, sans que l’on constate la ptose d’un seul viscère.

Fig. 1. — Schéma du mode de suspension de l’intestin.
1. Le trajet du tube digestif, représenté par deux points d’interrogation.
II. Le tube digestif décrit 6 anses : 1, anse gastrique ; 2, anse duodénale ; 3, anse iléo-colique ; 4, anse custo-sous-pylorique ; 5, anse sous-pylori-costale ; 6, anse côlo-sigmoï-dale. — Il y a six angles de soutèment : a. gastro-duodénal ; b, duo-déno-jéjunal ; c, sous-costal droit ; d, sous-pylorique ; e, sous-costal gauche ; f, sigmoïdo-rectal. (F. Glénard, 1885).

Cela résulte du mode de suspension de l’intestin : celui-ci d’une longueur beaucoup plus grande que la hauteur de la cavité abdominale est relevé de distance en distance à la manière des baldaquins et les angles de soutènement se trouvent tous fixés à la paroi postérieure de l’abdomen où ils sont répartis sur une même ligne horizontale passant par le plan du mésogastre (fig 1).

Or la tension intraintestinale, qui résulte de la pression réciproque des gaz et de la paroi de l’intestin, a précisément pour effet de relever les anses intermédiaires aux angles de soutènement et de redresser ces angles au niveau desquels les segments intestinaux communiquent l’un avec l’autre : de la sorte, la masse intestinale peut diminuer de volume sans pour cela s’abaisser.

Mais si le calibre de l’intestin diminue et que la tension intraintestinale soit supprimée, comme cela arriverait si l’intestin était atone et vide de gaz, alors c’est la chute de l’intestin, c’est la ptose, c’est l’entéroptose, alors la paroi abdominale, quand bien même sa tonicité serait intacte, ne peut s’y opposer : l’intestin s’écroule, et bientôt après, les reins, l’estomac, le foie, la rate, et avec eux le diaphragme, le cœur.

Or c’est précisément ce qu’on observe dans la maladie des ptoses : à l’aide de procédés spéciaux de palpation, on constate la rétraction de l’intestin, dont le cœcum se réduit au volume d’un œuf, le transverse au volume de l’index, l’S iliaque au volume d’une plume d’oie ; cet intestin si étroit, qui est en même temps abaissé au-dessous de son siège normal, ne renferme plus qu’un minimum de gaz ; cette réduction de calibre n’est pas dûe à un spasme, elle s’accompagne au contraire d’atonie, car elle peut