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bien qu’il me semblait souvent non pas être égarée, mais être morte. Mais avoir commencé cette migration qui vous entraîne d’astre en astre en modifiant vos molécules. Sur une étoile de millième grandeur, de quatre à cinq kilomètres, j’étais devenue fille-oiseau. Déjà pour dormir je me surprenais à mettre ma tête sous mon bras, et il ne me restait plus guère, de la contradiction humaine, que de me sentir, le jour, plutôt sœur des oiseaux de nuit, la nuit, sœur des oiseaux de jour.