Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée

il vieillit. Jusque dans ses yeux, je vois la lumière vieillir.

JUPITER. — Essayons. Et pour m’y habituer, je me répète : je vais mourir, je vais mourir…

MERCURE. — Oh ! Oh ! Un peu vite ! Je vois vos cheveux pousser, vos ongles s’allonger, vos rides se creuser… Là, là, plus lentement, ménagez vos ventricules. Vous vivez en ce moment la vie d’un chien ou d’un chat.

JUPITER. — Comme cela ?

MERCURE. — Les battements trop espacés maintenant. C’est le rythme des poissons… Là… là… Voilà ce galop moyen, cet amble, auquel Amphitryon reconnaît ses chevaux et Alcmène le cœur de son mari…

JUPITER. — Tes dernières recommandations ?

MERCURE. — Et votre cerveau ?

JUPITER. — Mon cerveau ?