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tu le désires. Reviens dans mes bras, le plus tendrement que tu pourras, cette fois.

ALCMÈNE. — Soit, puisque j’oublierai tout.

JUPITER. — Cela est même nécessaire, car ce n’est que par un baiser que je peux donner l’oubli.

ALCMÈNE. — C’est sur les lèvres aussi que vous allez embrasser Amphitryon ?

JUPITER. — Puisque tu vas tout oublier, Alcmène, ne veux-tu pas que je te montre ce que sera ton avenir ?

ALCMÈNE. — Dieu m’en garde !

JUPITER. — Il sera heureux, crois-moi.

ALCMÈNE. — Je sais ce qu’est un avenir heureux. Mon mari aimé vivra et mourra. Mon fils chéri naîtra, vivra et mourra. Je vivrai et mourrai.

JUPITER. — Pourquoi ne veux-tu pas être immortelle ?