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Un noble chant vaut parfois un rempart,
Et j’en sais un qui sauva notre France :
Vase sacré, verre du bon Panard,
Sois du Caveau la corne d’abondance !

Les bons vivants et les vrais chansonniers
À ton aspect devront faire merveille,
Ségur, Chaulieu, Laujon et Désaugiers,
De leur séjour déjà prêtent l’oreille.
Refrain bachique, allons ! le bouchon part,
Monte vers eux, en un chorus immense :
Vase sacré, verre du bon Panard,
Sois du Caveau la corne d’abondance !

Mais qu’ai-je vu, se jouant sur tes bords,
Vive, effrontée et d’une allure folle,
Nous dévoilant ses plus secrets trésors ?
C’est, Dieu me damne ! enfin, la gaudriole.
À nos ébats laisse-la prendre part,
Mais qu’elle y garde un reste de décence :
Vase sacré, verre du bon Panard,
Sois du Caveau la corne d’abondance !

Coupe enchantée, en te couvrant de fleurs,
Tout à la fois, j’ai voulu rendre hommage
À ton passé, si riche de couleur
Comme aux doux fruits que l’avenir présage.