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POUR RÉGINE
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père que je ne me montrerai pas ingrat Adieu, priez pour moi.

Il partit.

Lorsque le père, vit, par la fenêtre de sa chambre, son fils s’en aller avec une démarche lourde et comme accablé sous le poids du chagrin, maintenant qu’il était seul et ne craignait plus de se trahir, il s’affaissa sur son fauteuil et sanglota comme un enfant.

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Les débuts furent pénibles.

Pierre mangea de la vache enragée.

Il connut les jours sans pain, les nuits sans abri, l’isolement, presque le désespoir.

Mais il s’était dit : « Je veux ».

De domestique, le jeune homme passa élève avec l’affection et l’estime de ses maîtres. Grâce à un travail sans trêve ni merci, à un grand désir d’arriver et à des aptitudes exceptionnelles, Pierre avança à pas de géant dans la voie du succès.

Au premier concours d’élèves auquel il prit part, il arriva second, et au concours subséquent, il sortit premier d’emblée. Les professeurs le félicitèrent et lui promirent un brillant avenir. Journaux et revues parlèrent avec enthousiasme du talent du jeune Canadien-français. Il était lancé.