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MOSAÏQUE
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— Tu ne nous en as jamais rien dit ?

— Je n’ai jamais osé avant ce jour.

— Pierre ! s’écria le père, d’une voix courroucée qui contrastait étrangement avec son calme habituel, si tu fais cela, je ne te reconnais plus pour mon enfant !

— Edem ! gémit madame Lefort, en tendant vers lui ses mains suppliantes.

— Paix, femme !

Pierre se levant, dit :

— Il est dur, pour moi, mon père, d’agir ainsi, mais je sens, là, quelque chose qui me dit que là-bas est ma vocation et que je dois m’y rendre, dussé-je y mourir.

— C’est bien, Pierre, le rêve de ma vie avait été de faire de toi un médecin, mais puisque tu préfères nous abandonner, va, je ne te reconnais plus. Adieu et bonne chance ! Tu ne chercheras pas à me revoir avant ton départ.

Bonsoir !

Pierre de la nuit, ne dormit pas.

Il s’entretint longuement avec sa mère, et lorsque de bonne heure, le matin, il descendit, il la trouva mettant la dernière main à sa malle de voyage :

— Mon fis, lui dit-elle, en l’apercevant, quoiqu’il advienne, pour moi, tu es toujours mon fils !

— Mère, dit Pierre, en l’attirant dans ses bras, assurez à Régine que je l’aime toujours et à mon