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À LA CONQUÊTE D’UN BAISER
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paul

Impossible !

rodrigue

Mais c’est pis que le supplice de Tantale.

gonzalve

Ah ! voici notre Champagne. Celui-ci, du moins, n’est pas un supplice de Tantale.

paul
(Levant son verre, ce que tous font, debout)

Les jours de joie, de plaisir, d’enivrement brillent encore, pour nous, dans toute leur céleste splendeur. Bientôt viendront les nuages, les temps sombres, la nuit, dans toute son horreur. Emplissons nos verres jusqu’au bord, buvons, chantons, cueillons les roses vermeilles tandis qu’elles sont en fleurs et dans tout leur arôme et tout leur éclat, cueillons les roses avant que leurs pétales séchées soient emportées par le vent et foulées aux pieds.

Buvons, chantons, aimons puisque nous devons mourir.

(Il lève son verre encore plus haut et s’écrie :)

Buvons à la santé de…

(Soudain il s’arrête, réfléchit et dit :)

Vous avez dit, M. Morin, que Gabrielle n’a jamais accordé un baiser ?