Page:Girard - Mosaïque, 1902.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
À LA CONQUÊTE D’UN BAISER

rodrigue

Belle dame, si la fortune, pour moi, était moins avare de ses faveurs, au lieu de remplir mon verre d’un vin encore moins pur que l’éclat de vos yeux, j’ornerais votre corsage de fleurs dignes de votre beauté.

(Tous applaudissent)
gonzalve

Si toute mauvaise parole encourt son châtiment, toute belle parole mérite sa récompense. Monsieur, bien que nous n’ayons pas l’honneur de connaître votre nom, nous vous invitons à boire, avec nous, à la santé des charmantes femmes qui nous environnent.

rodrigue

Cher monsieur, je ne saurais refuser. Car honni soit celui qui refuse de boire à la santé et à la prospérité de la femme. La femme ! Oh ! la ! la ! la femme ! Mais qu’est le soleil qui doralise et caresse les vertes feuilles de ses rayons d’or auprès d’un seul sourire de la femme ? La femme…

paul l’interrompant.

Mais, mon cher monsieur, vous parlez si bien de la femme que si Gabrielle vous entendait, vous pourriez bien recueillir un baiser sur ses lèvres roses.