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On ignore trop dans notre siècle, si ardemment voué au culte des intérêts matériels, tous les mystères d’humble dévouement et d’abnégation sublime qui s’élaborent dans ces pieuses retraites, et tous les avantages qui, à part des résultats bien autrement précieux, en rejaillissent sur le pays. Si le nom de la France éveille tant de sympathies dans les contrées les plus éloignées, parmi les peuples de l’extrême Orient ou de l’Afrique centrale, au sein des archipels sauvages de l’Océanie, à qui le doit-il ? Qu’on ne s’imagine pas que ce soit aux lés d’étamine qui apparaissent au mât d’un croiseur et que le vent qui les a apportés remporte presque aussitôt. Non sans doute… C’est aux missionnaires qui partent chaque année de cette maison et de quelques autres semblables pour aller éclairer des rayons de la civilisation et de la foi ces contrées perdues dans les ténèbres, c’est aux missionnaires qui fondent incessamment de nouvelles chrétientés sur ces plages lointaines. Que d’îles, comme l’archipel Gambier, déjà régénérées ! Ce sont là leurs palmes terrestres, mais aussi ils y en trouvent souvent de plus glorieuses ; les palmes du martyre. Alors, ce qui revient d’eux à la maison d’où ils sont partis, c’est le sang coa-