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FLORENCE

nent ces insultes. Une troupe de « loyaux » passait en ce moment devant la cour de Bonacina.

— À moi ! crie le jeune patriote.

Aussitôt, tous se ruent contre les insulteurs. Une mêlée sanglante s’engage. Quelques loyaux veulent se servir de garcettes de fer, mais les Fils de la Liberté tombent dessus à bras raccourcis et arrachent ces armes dont ils se servent contre leurs possesseurs. Ils en étendent plusieurs sur le carreau.

On entend tout à coup un cri désespéré : « Sauve qui peut ! » Alors, ceux des loyaux qui peuvent encore faire usage de leurs jambes, fuient dans toutes les directions avec une vitesse qui fait plus honneur à leur agilité qu’à leur courage. Les oppositionnistes les poursuivent sur la rue Saint-Jacques, et brisent les vitres des maisons habitées par les loyaux.

À ce moment, une troupe nombreuse de membres du Doric Club vient à la rescousse des fuyards. Les Canadiens combattent avec courage.

Cependant ils succombent sous le nombre. Ils sont un contre dix, un contre vingt. Défaits en haut de la grande rue du faubourg Saint-Laurent, ils se dispersent pour engager çà et là de nouveaux combats partiels.

À l’angle des rues Saint-Jacques et Saint-François-Xavier, le général des Fils de la Liberté est cerné par une vingtaine de loyaux et de membres du Doric Club. Il est maltraité cruellement et perd un œil.

Fiers de leur victoire ils applaudissent.

Quelle gloire ! vingt Anglais ont vaincu un Canadien !

Hubert et Baptiste font de la besogne, et ne comp-