Page:Girard - Florence, 1900.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
FLORENCE

Là, deux corps reposeront jusqu’à l’universel réveil.

Florence et Hubert, qui se sont aimés dans la vie, dorment ensemble dans la mort.

— Florence ! Florence ! suppliait le notaire, est-il vrai que je ne te verrai plus ? Mais non, ma petite Florence, tu sais bien que celui qui te parle, c’est ton père, celui qui a dévoué toute sa vie pour toi seule…

« Allons, réponds-moi, Florence ! Tu as assez dormi. Comment ! tu ne me réponds pas ? Tu ne réponds pas à ton père ?…

Le vent sifflant à travers les tilleuls et les saules pleureurs, répondait seul à sa prière…

— Morte, Florence, morte ! Oh ! non, on veut me tromper, on se moque de moi, on se rit de ma douleur !…

« Comment ! Florence, serait-il vrai ? Tu serais morte ? Et jamais plus tes bras n’entoureront mon cou, jamais plus ta fraîche bouche ne fera circuler le sang de mes lèvres ?…

« Ah ! je suis maudit, je suis le meurtrier de Florence, je suis un infanticide. Grâce, grâce, ô mon Dieu ! Pitié, pitié ! Mes mains sont teintes de sang. Partez, partez, taches damnées, disparaissez !…

« Ah ! Anglais, démon incarné, voilà ton œuvre, Vampire, partout où tu passes, ta morsure est marquée d’une traînée de sang, et tes pas laissent une empreinte de malédiction ! Qui s’associe à toi, ne saurait exécuter qu’une œuvre infernale. Maudit soit le jour où j’ai écouté la proposition de l’Anglais ! Insensé ! comment n’ai-je pas songé que le seul bien que tu aies jamais pu faire, tu l’as accompli malgré toi ? Digne compagnon du Juif déicide, tu marcheras à jamais