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FLORENCE

Il arrête au passage un jéhu et lui commande de le conduire à Saint-Denis, ventre à terre.

Pour la première fois de sa vie, il ne lésine pas sur le prix. Et cependant, le mastoc, découvrant là une bonne aubaine, avait été d’une exigence de Shylock.

À Saint-Charles, le cheval n’en pouvait plus.

Mtre Drusac paya son homme, relaya et, après une course effrénée, il frappait à l’auberge du « Lion d’Or » pour prendre des informations.

L’hôtellerie était pleine de paysans qui s’entretenaient des derniers événements.

Des femmes, groupées dans un angle de la salle d’entrée, s’essuyaient fréquemment les yeux du coin de leurs tabliers. Une marmaille barbouillée, ne comprenant rien de cette scène, mais ayant la conscience d’un malheur, se frôlait contre les jupes des bonnes femmes, les doigts dans la bouche et en ouvrant tout grands leurs yeux inquiets.

À l’entrée de Mtre Drusac, tous avaient tourné la tête vers le nouveau venu.

Ce dernier apprend que Florence gît dans l’auberge même. Il laisse entendre un cri lamentable.

— Florence !…

Il se traîne en rampant jusque dans la chambre mortuaire.

Enseveli dans une robe éclatante de blancheur, Florence reposait sur un lit tout blanc aux côtés d’Hubert. Ses cheveux auréolaient sa tête comme le nimbe d’or que les artistes peignent autour du front de leurs vierges martyres.

Elle souriait.