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pas. Jugez-en par ce résumé de leurs fondations à Paris au xviie siècle. Une branche importante de la réforme franciscaine est celle des Capucins ; elle date de 1525. Le cardinal de Guise les introduisit à Meudon. D’autre part, une maison indépendante s’établit à Picpus, aux portes de Paris ; Catherine de Médicis, qui la favorisait, en installe un détachement faubourg Saint-Honoré, et ils y bâtissent une église. En 1613, ils inaugurent une succursale faubourg Saint-Jacques, et en 1622, ils s’établissent au Marais : la paroisse actuelle de Saint-Jean-Saint-François est la chapelle de leur couvent[1]. Sous la Régence, les Capucins comptaient en France huit mille religieux partagés entre 396 couvents. Ce n’est pas tout. À Picpus encore, un Parisien, Vincent Mussart, fonde sous Henri IV une maison de pénitents réformés du Tiers-ordre de Saint-François. En 1613, ils ont une église à Paris[2]. Cent ans plus tard, ils possédaient quatre provinces et soixante couvents.[3]

Les Jacobins, de leur côté, ne restent pas oisifs. Leur chapitre général se tient à Paris en 1611. Deux ans plus tard, leur P. Sébastien Michaëlis élève leur fameux couvent du faubourg Saint-Honoré, qui deviendra le siège du club des Jacobins. Enfin, en 1632, ils fondent leur noviciat du faubourg Saint-Germain : ce sont les bâtiments qu’occupent aujourd’hui les services de l’artillerie. Il ne reste rien des jardins, non plus que de cent autres qui donnaient tant de charme au Paris d’autrefois ; mais le nom de la rue Saint-Dominique témoigne sur quels lieux le passage a été usurpé ; et l’église de Saint-Thomas d’Aquin, avec sa façade classique dessinée par

  1. J. Bayet, Les richesses d’art de la ville de Paris : les édifices religieux, 1910, p. 13.
  2. Sainte Elisabeth. Bayet, loc. cit., p. 24.
  3. Félibien, Histoire de la ville de Paris, t. II, p. 1131-1132.