Page:Gillet - Histoire artistique des ordres mendiants.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

D. — Dans cette cène de Notre-Seigneur, avez-vous peint des gens ?

R. — Oui.

D. — Combien ? et que fait chacun d’eux ?

R. — D’abord, le maître de l’auberge, Simon ; puis, au-dessous de lui, un écuyer tranchant, et encore beaucoup d’autres figures que je ne me rappelle point, vu qu’il y a longtemps que j’ai fait ce tableau…

D. — Que signifie celle à qui le sang sort par le nez ?

R. — C’est un serviteur qu’un accident quelconque a fait saigner au nez.

D. — Que signifient ces gens armés à l’allemande, une hallebarde à la main ?

R. — J’ai besoin d’une vingtaine de mots.

D. — Dites.

R. — Nous autres peintres, nous prenons de ces licences que prennent les poètes et les fous, et j’ai représenté ces hallebardiers l’un buvant et l’autre mangeant au bas de l’escalier, …parce qu’il m’a paru possible et convenable que le maître de la maison, riche et magnifique, à ce qu’on m’a dit, pût avoir de tels serviteurs.

D. — Et l’homme en habits de bouffon, avec un perroquet au poing, qu’est-ce qu’il fait ?

R. — Il est là comme ornement, ainsi qu’il est d’usage que cela se fasse.

D. — À la table de Notre-Seigneur, quels sont ceux qui s’y trouvent ?

R. — Les douze apôtres.

D. — Que fait saint Pierre ?

R. — Il découpe l’agneau, pour le faire passer au reste de la table.

D. — Que fait celui qui vient après ?

R. — Il tient un plat pour recevoir ce que saint Pierre va lui servir.

D. — Et le troisième ?

R. — Il se cure les dents avec une fourchette.

D. — Quelles sont les autres personnes que vous croyez vraiment avoir été présentes à cette cène ?

R. — Je crois qu’il n’y a eu que le Christ et les apôtres ;