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Sphinx des passés perdus, il pose à l’avenir
Le problème infini du temps et de l’espace.
Il contemple an zénith l’Éternel face à face,
Et son terrible nom lui peut seul convenir.

Dans le déclin des jours, il projette son ombre
Qui tourne en s’allongeant au loin sur le flot sombre ;
Depuis midi jusqu’aux ultimes feux du soir,
Sur l’onde fugitive il marque l’heure en noir
Et compte la naissance et la mort des années,
Pour quel monde inquiet, quelles races damnées,
Pour quels hôtes grinçants, pour quels spectres maudits,
Pour quels vieux prisonniers de l’infernal abîme,
Cette horloge implacable, éternelle et sublime,
Marque-t-elle l’essor des âges infinis !

Celui qui le premier l’a nommé sur la terre,
Avait de l’être humain mesuré le cercueil,
Et, plus haut que l’essor de notre immense orgueil,
Habitué son rêve à la pleine lumière !
Est-ce toi, vieux Champlain ?... Non ! la postérité
Demande vainement à l’histoire incomplète,
Quel apôtre, quel preux, quel sublime poète
Devant tant de grandeur a dit : Éternité !
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Pourtant, il passera ! Les mois, les millénaires,
Les secondes, les ans, les siècles et les jours,
Devant l’éternité coulent d’un même cours.
L’atome misérable et les célestes sphères,
Tout passe, croule, meurt... et le monde et le ciel
Ne sont que vanité devant l’Être Éternel,
Car le monde et le ciel passeront avec l’heure,
Devant le Seigneur Dieu dont le verbe demeure.