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ANDRE GIDE

longue ; c’était à la fin du printemps. Ayant gravi la colline où leur maison se trouvait sise, ils trouvèrent à mi-côte, sur le versant opposé, un canal. Une rangée de peupliers le bordait ; un chemin en talus le suivait, puis le terrain continuait sa pente. Ayant pu traverser le canal sur un pont, le soleil qui brûlait les fit suivre le bord de l’eau. De la vallée une chaleur montait par vagues ; l’air vibrait sur les champs ; une grande route au loin poudroyait quand y passait une charrette ; ils virent l’Été sur la plaine. Le chemin, les arbres, le canal suivaient assidûment les courbes de la colline ; eux donc suivaient le canal sur la berge ; vers l’autre berge un petit bois venait