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reconnut pour la première fois cette mer placée dans l’intérieur du continent ; et soixante-dix mille captifs furent transplantés de l’Hyrcanie dans l’île de Chypre. Au retour du printemps, Justinien descendit dans les fertiles plaines de l’Assyrie : le feu de la guerre approcha de la résidence de Nushirwan, qui descendit au tombeau rempli d’indignation, [Sa mort. A. D. 579.]et qui, par sa dernière loi, défendit à ses successeurs d’exposer leur personne dans une bataille contre les Romains. Toutefois le souvenir de cet affront passager se perdit dans la gloire d’un long règne ; et ses redoutables ennemis, après s’être livrés à de vaines idées de conquête, demandèrent de nouveau à respirer un moment des malheurs de la guerre[1].

Tyrannie et vices de Hormouz, son fils. A. D. 579-590.

Chosroès Nushirwan transmit sa couronne à Hormouz ou Hormisdas, l’aîné de ses enfans ou celui qu’il aimait le plus. Outre les royaumes de la Perse et de l’Inde, il lui laissait son exemple et l’héritage de sa gloire, d’habiles et valeureux officiers de tous les rangs, et un système général d’administration, consolidé par le temps et calculé par Chosroès pour le bonheur du prince et celui du peuple. Hormouz

    des environs de Moscou à la côte de Perse. (Bell, Travels, vol. II, p. 325-352.) Il observe, avec raison, que le Volga n’avait jamais vu un pareil spectacle.

  1. Voy. sur les guerres de Perse et les traités avec cette nation, Ménandre, in Excerpt. legat., p. 113-125 ; Théophane, de Byzance, apud Photium, Cod. 64, p. 77, 80, 81 ; Evagrius, l. V, c. 7-15 ; Théophylacte, l. III, c. 9-16 ; Agathias, l. IV, p. 140.