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d’une nouvelle race de bœufs et de buffles[1]. La dépopulation de la Lombardie et l’augmentation des forêts ouvrirent une vaste carrière aux plaisirs de la chasse[2]. L’industrie des Grecs et des Romains[3] ne s’était pas étendue jusqu’à cet art merveilleux qui rend les oiseaux dociles à la voix et obéissans à l’ordre de leur maître. La Scandinavie et la Scythie ont toujours produit les faucons les plus hardis et les plus

  1. Tunc (A. D. 596) primum, bubali in Italiam delati Italiæ populis miracula fuêre. (Paul Warnefrid, l. IV, c. 11.) Les buffles, qui semblent originaires de l’Afrique et de l’Inde, sont inconnus en Europe, si l’on excepte l’Italie, où il y en a beaucoup et où ils sont d’une grande utilité : les anciens n’avaient aucune idée de ces animaux, à moins qu’Aristote (Hist. anim., l. II, c. 1, p. 58 ; Paris, 1783) ne les ait voulu décrire sous le nom du bœuf sauvage d’Arachosie. (V. Buffon, Hist. nat., t. XI, et Suppl., t. VI ; Hist. gén. des Voyages, t. I, p. 7, 481 ; II, 105 ; III, 291 ; IV, 234, 461 ; V, 193 ; VI, 491 ; VIII, 400 ; X, 666 ; Pennant, Quadrupèdes, p. 24 ; Dictionn. d’Hist. nat., par Valmont de Bomare, t. II, p. 74.) Au reste, je ne dois pas dissimuler que Paul, d’après une erreur vulgaire, a pu donner le nom de bubalus à l’aurochs ou taureau sauvage de l’ancienne Germanie.
  2. Voy. la vingt-unième Dissertation de Muratori.
  3. Cela est prouvé par le silence des auteurs qui traitent de la chasse et de l’histoire des animaux. Aristote (Hist. animal., l. IX, c. 36, t. I, p. 586, et les Notes de M. Camus, son dernier éditeur, t. II, p. 314), Pline (Hist. nat., l. X, c. 10), Ælien (De nat. animal., l. II, c. 42), et peut-être Homère (Odyss., XXII, 302-306), parlent avec étonnement d’une ligue tacite et d’une chasse commune entre les faucons et les chasseurs de la Thrace.