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ils furent, dans la paix et dans la guerre, alliés des Romains, des Persans et des Chinois. Ce qu’on dit de la forme et de la situation du pays qui touchait à leurs limites septentrionales, d’un peuple de chasseurs et de pêcheurs, qui avaient des traîneaux menés par des chiens et des habitations enfoncées dans la terre, pourrait convenir au Kamtschatka. Ils ignoraient l’astronomie ; mais une observation faite par des savans Chinois, avec un gnomon de huit pieds, place le camp de leur roi au quarante-neuvième degré de latitude, et suppose qu’ils s’avancèrent jusqu’à trois ou au moins jusqu’à dix degrés du cercle polaire[1]. La plus brillante de leurs conquêtes vers le Midi, fut celle des Nephtalites ou des Huns blancs, nation guerrière et policée qui possédait les villes commerçantes de Bochara et de Samarcande, qui avait vaincu le monarque de Perse, et porté ses armes victorieuses sur les rives et peut-être jusqu’à l’embouchure de l’Indus. Du côté de l’occident, la cavalerie turque s’avança jusqu’au lac Méotis ; elle traversa ce lac sur la glace. Le khan qui habitait au pied du mont Altaï, ordonna d’assiéger Bosphorus[2], ville soumise volontairement à Rome, et dont les princes avaient été

  1. Visdelou, p. 141, 151. Quoique ce fait appartienne rigoureusement à une tribu subordonnée qui parut ensuite, j’ai cru devoir le placer ici.
  2. Procope (Persic., l. I, c. 12 ; l. II, c. 3 ; M. de Peyssonnel, Observations sur les Peuples barbares, p. 99, 100) dit que la distance entre Caffa et l’ancienne ville de Bosphorus est de seize grandes lieues tartares.